Le Capitalisme total
par Jean Peyrelevade
Le capitalisme moderne est organisé comme une gigantesque société anonyme. A la base, 300 millions d’actionnaires contrôlent la quasi-totalité de la capitalisation boursière mondiale, et confient la moitié de leurs avoirs à quelques dizaines de milliers de gestionnaires dont le seul but est d’enrichir leurs mandants. Les techniques pour y parvenir s’appuient sur les règles du « gouvernement d’entreprise » et conduisent à des exigences de rentabilité excessives. Elles transforment les chefs d’entreprise en esclaves dorés des actionnaires, et polluent de pure cupidité la légitime volonté d’entreprendre. Ainsi le capitalisme est devenu « total » : il règne sans partage ni contre-pouvoir sur le monde et ses richesses.
Vous pouvez lire l'intégralité de l'introduction de ce livre : http://www.repid.com/article.php3?id_article=380
Jean Peyrelevade a été directeur adjoint du cabinet de Pierre Mauroy (1981-1983). Il a ensuite présidé certaines des plus grandes institutions financières de notre pays (Suez, UAP, Crédit Lyonnais). Longtemps professeur d’économie à l’École polytechnique, il a écrit plusieurs ouvrages sur l’évolution du capitalisme contemporain.
Commentaire de CLE : Livre très intéressant et bien sûr parfaitement documenté. Jean Peyrelevade démontre que les "managers" ont changé d'alliance. Pendant les 'trentes glorieuses" et dans le cadre du compromis fordiste (je paie plus mes ouvriers pour qu'ils aient les moyens d'acheter les voitures qu'ils construisent), les élites (haute fonction publique, managers, ...) avaient accepté de mettre leur intelligence au profit de l'intérêt général et avait mis en place les bases d'un Etat providence protecteur et redistributeur. Aujourdhui, les membres de la nouvelle aristocratie donneuse de leçons ont abandonné les salariés et leurs représentants et ils donnent la priorité absolue aux propriétaires des actifs financiers au détriment de l'économie réelle et de ceux qui la produisent.
Nous reparlerons bientot avec la lecture d'autres livres (notamment celui de M. Arthus) de ce capitalisme qui est en train de tout détruire et de tout consumer.
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