Hier soir au café les Frangins, le Mouvement Européen accueillait Paul ARRIGHI venu présenter son livre "Silvio Trentin un "européen en résistance".
Je ne regrette pas d'avoir assister à ce brillant exposé d'un auteur porté par son sujet, subjugué par un intellectuel engagé, enthoutiasmé par un homme qui a sû unir réflexion et action, histoire et prospective. Décidément, je vais lire avec plaisir ce gros livre qui nous raconte une page méconnue et sombre de l'histoire toulousaine.
En écoutant Paul ARRIGHI, je comprenais comment Silvio Trentin était encore d'actualité.
Professeur de droit chassé par les fascistes italiens, il avait trouvé refuge à Toulouse. Dans sa librairie, lieu où soufflait l'esprit, il éduquait plus qu'il ne vendait des livres. Il n'hésitait pas à participer activement à la résistance contre le fascisme et, à partir de 1940, contre le nazisme.
Avec des fulgurances, il avait vu que l'Etat-nation connaissait une crise qui ne trouverait une solution que dans une fédération européenne.
Il prétendait - le fou !- que le politique devait primer l'économique. La société marchande devait rester devant la porte des écoles, des hopitaux, et des lieux de cultures, notamment.
En lien direct avec Barcelone la rouge, Barcelone la républicain, l'exilé anti-fasciste préfigure cet esprit de résistance qui nous manque.
Alors si Toulouse veut faire le lien avec son histoire et son avenir, Toulouse 2013 doit faire une place de premier choix à Silvio Trentin. Il faut faire souffler l'esprit de résistance contre le mercantilisme.
A vos plumes citoyens !
Christophe Lèguevaques
Pour en savoir plus sur les cafés Europe de Toulouse, contacter Philippe Féral ([email protected])
Présentation de l'éditeur
Silvio Trentin était de ces êtres rares qui savent relier la pensée et l'action. La montée du fascisme en Italie, puis la guerre, vont servir de cadre à son engagement politique. Universitaire, juriste, homme politique, combattant, Européen, il fut tout cela à la fois. Son opposition à l'oppression le conduit à quitter l'Italie pour la Gascogne en 1926, puis Toulouse ou il ouvre une librairie. Celle-ci, 46 rue du Languedoc, devient vite un foyer ouvert aux idées progressistes. Son soutien aux républicains espagnols l'amène à se rendre à plusieurs occasions à Barcelone. La deuxième guerre mondiale survient et son engagement devient résistance. Il soutient, organise, théorise la Résistance; son organisation - Libérer et Fédérer - sera un mouvement original de reconquête de la liberté dans le Sud de la France. Mais la lutte a lieu aussi en Italie et Silvio Trentin ne peut pas ne pas y participer. Il retourne dans son pays, il combat, il est fait prisonnier. Il meurt en détention en 1944. Dans cette dense biographie - écrite à partir de sa thèse soutenue en 2005-, Paul Arrighi rend hommage à ce grand Européen dont l'action et la pensée continuent aujourd'hui encore à servir d'exemple.
Biographie de l'auteur
Corse et Pyrénéen, né en Kabylie en 1954 et ayant fait toutes ses études à Toulouse, Paul Arrighi a mené un double cursus universitaire, en histoire et en sciences politiques, jusqu'à l'obtention de la maîtrise d'histoire réalisée sur Les Origines et la création du PSU dans la Haute-Garonne (1952-1968). Ayant réussi ultérieurement le concours d'entrée à l'ENA, il poursuit de 1979 à 1992 une carrière d'inspecteur des affaires sanitaires et sociales puis d'administrateur avant de choisir les fonctions de magistrat. Détaché en qualité d'enseignant l'histoire de 1995 à 2000 à l'Université de Toulouse-le-Mirail il a soutenu en 2005 sa thèse de doctorat d'histoire sur la biographie du juriste combattant et député devenu exilé politique et libraire à Toulouse, Silvio Trentin.
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