Aux
termes d’un pompeux « Congrès des citoyens », la ville a établi un
document riche des propositions des habitants. Ce document constitue une mine
d’idées et d’initiatives dont il faut s’inspirer. Il démontre que les
Toulousaines et les Toulousains sont conscients des enjeux et sont prêts à
faire des efforts. Sur 692 propositions recensées, la ville estime que
140 sont déjà achevées (mais alors pourquoi les habitants en demandent-ils
l’application ?), 218 devraient être réalisées sur la période
2006-2008, 88 sont à prévoir pour l’après 2008 et 246 sont « non
retenues ».
… mais des décisions aux effets limités…
Petite liste des propositions à retenir,
d’après la mairie, dans le cadre de l’agenda 21 |
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Renforcer
l’offre en matière de stationnements pour les personnes handicapées |
Transformer
les bandes cyclables (peinture au sol) en pistes cyclables
protégées (séparation par des plots, bornes, …) |
Elargir la
taille des trottoirs en centre-ville |
Augmentation
du nombre d’élus et d’agents municipaux se déplaçant en vélo |
Limiter la
vitesse automobile à 30 km/h sur tout le centre ville |
Développer et soutenir des projets de développement
durable dans les MJC |
Généraliser
les dispositifs d’économie d’eau dans les bâtiments municipaux |
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Etendre le
périmètre des ravalements de façade aux faubourgs présentant un
caractère patrimonial au-de-là du
centre |
Généraliser
l’utilisation de papier recyclé dans les administrations |
Une
traduction budgétaire déficiente
« Plus j’en parle, moins
j’agis… » Dans chaque
discours, le développement durable revient comme une rengaine ou sert de
suppositoire pour faire passer les pires aberrations économiques ou
écologiques. Mais quand on cherche la traduction budgétaire des discours, on
reste sur sa faim.
En effet, comme le remarque
Martine Martinel, conseillère municipale socialiste, alors que, depuis des
années, le maire parle d’Agenda 21, il ne consacre que 550 k€ (*) au
financement des pistes cyclables. Quand on connaît le caractère très
parcellaire, les incohérences et la dangerosité des pistes existantes, on peut en conclure que les paroles ne sont pas,
encore une fois, suivies par des actes. De la même façon, dans le budget de la
communauté d’agglomération, l’association Vélo réclame un effort significatif
(10 M€) afin de doter de l’agglomération d’un réseau de pistes cyclables
coordonnées avec les transports en commun.
De la même manière, en ce qui
concerne les transports en commun, on assiste à un double discours : éloge
du transport en site propre mais maintien des faveurs à l’égard de
l’automobiliste qui est, il est vrai, un électeur particulièrement choyé.
Enfin, la réorganisation des
lignes de bus en raison de l’ouverture de la ligne B du métro s’est traduite
par un effort budgétaire de l’ordre de 1,2 M€, soit autant que la subvention
accordée au TFC ! Dans un cas, cela concerne un million d’usagers
potentiels, dans l’autre, à tout casser, 10.000 supporters.
Comprenne qui pourra.
Nous reviendrons dans le chapitre
4 sur les différents gaspillages en matière de transport, sur les atermoiements
successifs et sur les indécisions fatales qui ont conduit Toulouse et son
agglomération à privilégier l’automobile au détriment des autres modes de
déplacement urbain.
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