Election de
Monsieur Pierre Cohen, Maire de Toulouse
Discours de prise
de fonction
Chers collègues, mes premières pensées de Maire de
Toulouse vont, bien entendu, aux 73 414 électrices et électeurs toulousains qui
ont accordé leurs suffrages à la liste « Toulouse Rassemblée » que
j’ai conduite. Ils ont permis cette victoire historique de la gauche
toulousaine, mettant fin à 37 ans de gouvernement de la droite.
Je me tourne vers toutes les Toulousaines et les
Toulousains pour leur dire que la mairie sera notre maison commune, que je
serai un maire attentif à tous, aux plus démunis, à celles et ceux qui ont du
mal à faire entendre leur voix.
Chers collègues de la majorité, demain nous agirons
pour tous les Toulousains, mais sans oublier l’espoir qui a porté la gauche au
Capitole.
Mes remerciements vont à toutes celles et tous ceux,
militants des partis, ou non, camarades et amis, élus des villes de
l’agglomération, de la Région et du Département au premier chef Pierre Izard et
Martin Malvy. Tous ces militants, ces amis, ont su porter cette campagne
jusqu’à la victoire, ils ont su donner du sens à notre programme. Nous aurons
besoin d’eux et de bien d’autres encore pour accomplir cette œuvre.
Chers collègues, dimanche, j’ai dit ma fierté
d’avoir conduit cette liste et obtenu cette victoire. Je la redis aujourd’hui
alors que vous venez de m’élire. En occupant le fauteuil de Maire de Toulouse,
je m’inscris dans la longue tradition de maires radicaux et socialistes qui se
sont succédé à la tête de la Ville. Je ne vais pas tous les énumérer, mais je
voudrais en citer trois.
Jean Jaurès, en premier lieu, qui n’a été que
conseiller municipal de Toulouse, illumine la pensée des socialistes, des gens
de gauche en général. De Jean Jaurès je retiendrai aujourd’hui l’humanisme, le
désir qu’il avait que le peuple, les jeunes, puissent accéder à l’éducation,
mais surtout le souci constant qu’il manifestait du sort des plus humbles, des
plus démunis dans notre société.
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Etienne Billières, ensuite. Enfant brillant, il
devint ouvrier d’imprimerie. Dans l’entre-deux guerres, il sera le bâtisseur de
Toulouse. Choisissant des architectes comme Montariol, Armandary et d’autres,
il a porté une ambition pour Toulouse. Il l’a projetée dans l’avenir. Nous lui
devons tout le patrimoine architectural moderne. Billières a fait construire
des équipements publics qui honorent encore notre ville : écoles,
bibliothèque, stadium, piscine, salle des fêtes, bains douches, datent pour la
plupart de son époque comme les premiers ensembles HBM, les ancêtres des HLM,
ou les cités Jardin.
Raymond Badiou enfin, un homme de conviction, engagé
dans la Résistance, il a pris la suite de Raymond Naves, socialiste également,
arrêté par la Gestapo, torturé, mort en déportation. Raymond Badiou a été le
maire de la remise en marche de Toulouse. Raymond Badiou, homme de conviction,
a démissionné de la SFIO pour marquer sa désapprobation durant la guerre
d’Algérie, il a alors remis ses mandats, puis a repris son enseignement de
mathématiques au lycée Pierre de Fermat.
Chers collègues, que ces trois exemples nous
éclairent. Engageons nous après eux pour la construction de Toulouse pour les
prochaines générations, pour la démocratie, pour l’affirmation de nos
convictions, pour la modestie dans l’exercice du pouvoir, pour la défense des
plus démunis.
Cher collègues, ces trois grands maires nous disent
aussi que nous sommes chez nous, ici, au Capitole de Toulouse. Cette élection a
provoqué une grande attente parmi nos concitoyens. Cette attente pour le
changement, pour que Toulouse devienne une métropole solidaire, durable,
créative, nous ne devons pas la décevoir. Cette attente nous met devant une
immense responsabilité : nous devons réussir.
Les priorités de notre mandat s’expriment dès
aujourd’hui, en matière de transport, par la convocation dans les plus brefs
délais des Etats Généraux de la mobilité pour déterminer à la fois un plan
d’urgence et mettre sur pied un plan de déplacement urbain ambitieux, réaliste
et réalisable.
En matière de culture pour répondre à la demande de
Toulouse 2013, nous tiendrons comme annoncé les Assises de la culture. Nous
intègrerons tous les acteurs dans cette démarche avec le souci de ne pas mettre
un frein à notre ambition de faire de Toulouse une ville cultivée, même si
notre candidature n’était pas retenue.
En matière de délégation de services publics, nous
lançons un audit sur les DSP actuelles afin de voir comment agir pour faire baisser
le prix de l’eau, et examiner à quelles conditions ces services publics peuvent
être gérés par des régies municipales.
De la même manière, nous réaliserons un inventaire
des bâtiments communaux et de leur état, particulièrement des établissements scolaires,
pour mener un programme de réhabilitation et de remise en état à la hauteur de
nos ambitions d’une ville éducative.
Dès demain, je solliciterai un rendez vous auprès de
Monsieur Gallois, Président d’Airbus pour faire le point sur l’actualisation du
plan Power 8 et examiner précisément avec lui les conséquences pour l’économie
de l’agglomération toulousaine. Je pourrai ensuite rencontrer tous les
partenaires locaux pour dégager des convergences, dans le sens du développement
économique au-delà de ce plan.
Chers collègues, ce n’est là qu’un bout de nos
priorités. Les adjoints, que nous désignerons tout à l’heure, nous présenterons
lors de prochains conseils leurs plans d’actions dans les domaines qui les
concernent.
J’ai dit tout au long de la campagne qu’avec nous
une nouvelle méthode de gouverner serait mise en place. Elle s’appuie sur la
concertation, elle suppose une démocratie vivante, elle requiert l’implication
du plus grand nombre pour que vive la ville.
Tout au long de la campagne, nous avons affirmé que
Toulouse ne pouvait avoir de véritable ambition qu’en s’ouvrant, qu’en devenant
le cœur d’une agglomération. Nous nous engageons dans tous les domaines de nos
compétences respectives à réaliser ces véritables partenariats. Toulouse sera une
métropole en la faisant respirer avec son agglomération, son Département et sa
Région.
Mais ce que tout le monde attend c’est que nos
libérions les énergies, que nous invitions tous les talents, toutes les
compétences à nous rejoindre pour changer Toulouse. Ce sera l’autre axe fort de
notre action : l’innovation, nous permettrons à chacun de se réaliser dans
l’ambition collective de faire de Toulouse une ville qui compte en France, une
métropole qui rayonne en Europe.
Je voudrais maintenant en appeler à tous les
personnels de la Mairie de Toulouse et du CCAS. Durant cette campagne, on a
cherché à faire peur, on a colporté des rumeurs. Je vous assure de mon profond
respect pour votre travail. J’ai une haute idée de la fonction publique que je
défends depuis toujours. Je sais que comme fonctionnaires vous aurez à cœur
d’être, demain comme hier, au service des Toulousains. S’il fallait le redire,
je le redis, il n’y aura pas de chasse aux sorcières !
Le peuple toulousain a choisi son projet. Vous êtes
au service des Toulousains. C’est ce projet que nous mettrons en œuvre
ensemble, et je suis certain qu’il saura vous enthousiasmer car il mettra en
valeur les compétences de chacun. Je compte sur vous, mais par dessus tout, je
compte sur votre loyauté.
Je m’adresse aussi aux élus de l’opposition
municipale pour les assurer que sous notre gouvernance ils auront les moyens
d’étudier les dossiers, de s’exprimer, de participer pleinement à la vie
démocratique de la cité. Nous aurons dans les prochains semaines l’occasion de
définir ensemble les moyens pour ce fonctionnement démocratique.
« Le courage, c'est de
chercher la vérité et de la dire » disait Jean Jaurès.
J’en ai fait une des mes
maximes depuis longtemps. Elle guide ma vie politique et elle continuera à m’inspirer
dans toute mon action publique.
Chers collègues, je vous
remercie.
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