Un président dans son bunker enfermé
Un autre président malin comme un renard
Un maire intérimaire.
Trois élus
Tente morts, des milliers de blessés
Des dizaines de milliers de foyers dévastés
Et rien.
Rien d’autre que des arrangements, des tractations,
Et rien d’autre ? Rien de nos élus ?
Non rien, pas de justice, pas de poursuite, pas de constitution de partie civile, pas de plainte.
C’est quoi une partie civile ?
C’est aller en justice pour qu’elle puisse passer, c’est élémentaire, c’est refuser les arrangements mercantiles, c’est rejeter la fatalité irresponsable, c’est chercher la culpabilité, c’est normal.
Mais ni le Président dans son bunker enfermé, ni l’autre malin, ni l’intérimaire n’ont jugé nécessaire d’aller en justice. C’est sans doute que pour eux l’usine AZF a explosé par hasard, pas de chance, fatalitas. Pas de coupable, pas de plainte, pas de poursuite, pas de procès, pas de justice. Du fric, des thunes, du flouz, du pognon, des chèques. Des gros chèques, signé Total, des chèques sales, comme des dessous-de-table. Des chèques pour le silence, l’abandon, le renoncement. Des chèques pour la paix industrielle. Le savez-vous Madame, l’ignores-tu Monsieur ? Et fifille et fiston, le savent-ils que dans l’affaire de l’explosion de l’usine AZF, ni la Mairie, ni le Conseil général, ni le conseil régional ne se sont constitué parties civiles ? Pourtant, ceux-là n’hésitent pas quand le sauvageon des quartiers explose l’abri bus. Ils tonnent, grondent et vitupèrent. Salaud de jeune pauvre, tu vas morfler, plonger, casquer, raquer. On t’attachera à la cheville un bracelet, ou tu iras te faire raffermir la couenne dans un centre d’éducation très renforcée, tu vas en baver pour ta faute, il y aura un juge pour te dire tes quatre vérités, un dispositif pour te cadrer, tu seras paria, vaurien, stigmatisé, châtié, bien fait.
Mais le Monsieur de Total on pourrait pas lui coller un bracelet ?
Non, le Monsieur de Total il n’aime les bracelets que s’ils viennent de chez Cartier. Et puis c’est un homme très bien, il fait travailler beaucoup de monde, est très riche, comme il faut, ses actionnaires aiment ses courbes de croissance, de profit, c’est un homme bon pour leur portefeuille, on le respecte, on le craint, on se courbe.
Mais le Président du bunker, il n’aime pas se courber !
C’est vrai, c’est un dur, c’est un pur, mais il se courbe.
Mais le Président malin, il est intègre !
Certainement, mais il se courbe.
Maire le Maire intérimaire, il est franc, il est droit !
Sans aucun doute, mais son prédécesseur est né courbé et c’est lui qui commande.
Alors rien ?
Rien, ou presque rien, une pincée d’associations, une poignée d’individus, des gens pénibles pour tout dire qui ne cessent de brailler pour que la justice passe, des activistes, des extrémistes, des comploteurs, des obtus qui ne comprennent pas qu’entre gens de savoir vivre on peut toujours s’arranger, on peut toujours s’acheter.
Acheter la Justice ?
Oui, c’est ça, à Toulouse, on peut acheter la Justice.
Comme aux USA ?
Oui, c’est ça, comme aux USA où tu peux prendre la prison à vie pour quelques parts de pizza et recevoir les honneurs pour une guerre de mensonge.
Mais c’est pas moral ton histoire !
Non pas moral, pas normal, pas banal.
C’est la Justice Total.
Alors c’est quoi qu’on fait con ?
On se soude, on s’unit, on se bouge ,on agit.
On exige, on fustige.
On soutient, on tient.
ET pour plus tard, au temps des urnes, on se souvient.
Frédéric ARROU,
président de l’association des victimes d’AZF
Contacts 05 61 40 62 71
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