En cette période où les "DA VINCI CODE" et autres "ANGES & DEMONS" véhiculent pour le meilleur et pour le pire les vieilles lunes des conspirationnistes (ceux qui croient que la révolution française est une invention des francs maçons, ceux qui écrivent et véhiculent un discours anti-sémite depuis le "protocole des sages de sion" et son fameux complot planétaire de conquête sioniste du monde, bref tous les discours nauséabonds de l'extrême droite, de la vieille taupe, des négationnistes, ...), il est salutaire qu'un auteur très bien documenté se lève et nous rappelle à la raison, nous demande de faire preuve de sens critique et de lutter contre la simplicité.
Retour à l'esprit critique, à l'éthique et au débat. Enfin!
Ce livre s'intéresse à Toulouse car notre ville a connu une fièvre conspirationniste pour les affaires AZF et Baudis (non il n'y a pas de lien entre elles, l'affaire Baudis n'a pas été "inventé" pour couvrir les agissements de Total et vice versa).
Je me permets de recopier 2 pages qui résument la pensée de l'auteur et qui devraient nous rendre plus vigilants...
(p. 223-224) "Sans scrupule, on a travesti l'affaire AZF, en pleine campagne présidentielle, en relayant une opération d'officine, elle-même nourrie de la rumeur(*). Un mort a été diffamé, traité de terroriste, de fou d'Allah et ridiculisé. On a présenté la calomnie et le mensonge délibéré comme une information. On a accusé sans preuve et menti sciemment aux lecteurs.
Même senti de nausée dans l'affaire Baudis bien vite oubliée comme si cet incroyable dérapage ne méritait qu'une simple remontrance.Peu important les dégats collatéraux, le show médiatique doit continuer...
Certes, en catimini, beaucoup se sont amusé des déboires de l'ancien maire de Toulouse, crucifié durant des semaines par quelques médias qui ont fait de lui, un nouveau Gilles de Rais, un assassin, un pervers, crapuleux et démoniaque.
Il a suffi qu'il transpire sous les sunlights d'un plateau de télé pour qu'il devienne coupable. En osant évoquer la rumeur, il a ouvert les vannes de sa propre persécution médiatique.
A Toulouse, en effet, conspirationnisme et rumeur ont fait bon ménage, l'un se nourrit souvent de l'autre. Ils ont un petit air de famille. L'énormité des ragots colportés par le bouche-à-oreille n'a pas dissuadé quelques journalistes de plonger avec délectation dans la thèse conspirationnisme qu'il ont peu à peu étoffée sans jamais douter ni remettre en cause son invraissemblance.
Afin d'alimenter leur saga, quelques-uns sont même allés jusqu'à rétribuer leurs informateurs avec des contrats d'édition ou même les <<briefer>> avant leur interrogatoire judiciaire, se rendant ainsi complice de faux témoignages !
Cela ne les a pas empêchés de conserver leur carte de presse et de continuer à oeuvrer paisiblemen après avoir transformé leurs téléspectateurs en gogo. Il ne leur a rien coûté d'avoir vendu une salade avarié, cette prétendue conspiration imaginaire de notables si puissants qu'ils en étaient devenus intouchables au point de pouvoir torturer et sacrificier impunément des enfants pour satisfaire leur plaisir personnel".
(*) il fait allusion à la "piste Jandoubi" du nom d'un ouvrier mort dans l'accident et découvert avec deux sous-vêtements (et non pas sept) ce qui aurait constitué le début d'une fausse piste de kamikaze islamiste. Il consacre tout un chapitre à cette affaire dans l'affaire et souligne comment la droite a utilisé cette histoire pour entretenir le climat de peur qui a été le thème principal de la campagne de Chirac en 2001/2002. (Quand la politique s'en mêle, p. 187 et s.)
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